La pagaille chez les moines, de Baptiste M.

(actualisé le )

« Hum ! de la confiture de cerises, mais j’aime bien aussi la confiture de fraises, ça me rappelle mon enfance chez ma grand-mère. Et dire que je venais chercher qu’un litre de lait ! »
L’inspecteur, en pyjama, était dans un magasin en train d’hésiter entre la confiture de fraises et de cerises lorsque son téléphone sonna.
« Qui peut bien m’appeler à cette heure là ? »
Il fouilla dans sa poche de manteau et sortit l’appareil et vit que le commissaire cherchait à le joindre.
« Allô, bonjour commissaire !
- Bonjour Frost. Une tentative de meurtre a eu lieu au monastère Saint Pierre. Pouvez-vous aller voir ce qui s’est passé ?
- D’accord j’y vais dans cinq dix minutes.
- Au revoir Frost. »

Frost courut dans la rue pour rentrer chez lui.
« Adieu petit déjeuner de ma grand-mère »

Il enfila vite un pantalon et le voilà dans sa voiture.

Frost était un homme qui avait 30 ans. Il avait les yeux verts et mesurait 1.94 m. Il avait les cheveux coupés courts et très noirs. Son vêtement préféré était sa veste en cuir noire. Il portait des lunettes de soleil par tous les temps pour ne pas que l’on sache où il regardait. Il adorait faire la cuisine mais pendant les filatures il ne mangeait que des hamburgers. Il travaillait seul et n’acceptait pas de coéquipier sauf les animaux domestiques : son chien qui le suivait partout.

Le monastère Saint Pierre était en pleine campagne au bout d’un chemin isolé en plein milieu des champs. Des grands murs élevés de 3 mètres l’entouraient.

Notre enquêteur se gara devant la grande porte en bois, sortit de sa voiture et alla sonner.

Un moine vint lui ouvrir.
« Nous vous attendions M. l’inspecteur
- Bonjour, emmenez-moi auprès de votre père supérieur. »

Dans le monastère une grande cour rectangulaire était entourée d’un couloir, des allées en gravier permettaient de circuler autour de trois carrés de pelouse. Tout était bien entretenu car pas un brin d’herbe ne dépassait. En face de l’entrée se tenait l’église.
Le moine conduit Frost dans le couloir de droite, des portes en bois étaient les unes à côté des autres. Autour d’une de ces portes un attroupement de moines chuchotait.
« Ecartez-vous, s’il vous plait, où se trouve la victime ? »
Tous les moines se turent, s’écartèrent et montrèrent du doigt l’entrée de la cellule.

L’inspecteur entra. Les murs de la cellule étaient en pierre. Il y avait très peu de meubles : un lit en plein milieu, une petite table de chevet près du lit, une armoire et une table collée à l’armoire avec sa chaise. Très sombre, une seule petite fenêtre à barreaux éclairait la salle, on pouvait y voir un jardin potager.
La victime était allongé près du lit qui est d’ailleurs bien fait, l’agression avait eu lieu soit le matin après que le moine eu fait son lit ou bien le soir avant de se coucher.
Frost se pencha au dessus du corps. Une entaille sur le côté du ventre laissait couler beaucoup de sang, le moine Frère Lambin respirait encore.
« Appelez une ambulance, il n’est pas mort. »
Toujours accroupi, l’enquêteur regarda autour de lui s’il pouvait trouver des indices.
« Tiens des lunettes sous le lit, à qui peuvent-elles appartenir ? Est-ce que ce sont celles de la victime ou celles du coupable ? » pensa Frost.

En se relevant, il remarqua que la bougie était un peu consumée, elle n’avait donc pas brûlé longtemps. Par conséquent, le crime avait été commis la veille au soir.

Le père supérieur, Père Einstein, était resté et l’inspecteur lui posa quelques questions :
« Où étiez-vous hier soir ?
- J’étais dans mon bureau en train d’écrire à partir de 19h30, après le dîner.
- Où étaient tous les moines à cette heure là ?
Ils étaient tous dans leur cellule à prier sauf Frère Thomas qui était de corvée de poubelle.
- Qui porte des lunettes dans le monastère ?
- Il y a très peu de moines : Frère Thomas, Frère Florent, et deux nouveaux moines.
- Comment s’appellent les deux moines qui ont leur cellule à côté de celle de la victime ?
- Frère Thomas et Frère Toque.
- Les bougies sont-elles neuves tous les soirs ou pas ?
- Oui, Frère Florent était de corvée de distribution de bougie. Il est passé vers 19h30.
- Merci, Pouvez-vous demander à tous les moines de rester dans leur cellule le temps que je fasse mon enquête. Vous pouvez y aller mais j’aurai peut-être d’autres questions plus tard. »

Les ambulanciers arrivèrent et emmenèrent Frère Lambin à l’hôpital.

Pendant ce temps, l’inspecteur sortit de la pièce et découvrit une goutte de sang à coté de la porte, il chercha plus loin pour essayer de trouver une autre goutte. Il en découvrit même plusieurs dans le couloir qui partait vers la gauche. Il arriva à une poubelle pleine d’ordures, fouilla et trouva un couteau taché de sang.
Frost pensa que ce couteau était l’arme du crime. Il le mit dans un sachet. Il le donna au laboratoire plus tard pour savoir à qui était ce sang.
En se retournant vers la poubelle, il remarqua que la poubelle n’avait pas été vidée alors que Frère Thomas devait s’en charger. Il était donc suspect.

L’enquêteur alla dans la cellule de Frère Thomas où il comptait l’interroger :
« Qu’avez-vous fait après le dîner ?
- J’étais de corvée de poubelle.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Il faut prendre tous les sacs des poubelles du monastère, les mettre sur un chariot et les emmener à la grande poubelle principale qui est à côté de la grande porte en bois. Dans chaque poubelle, il faut remettre un sac.
- Combien de temps est-ce que cela dure ?
- Environ vingt minutes.
- Par où commencez-vous ?
- Par les poubelles de la cuisine puis celles des couloirs ou chaque moine a vidé sa poubelle de cellule et enfin celles des jardins.
- Pourquoi n’avez-vous pas fait celle du couloir de gauche ?
- Euh, ...Parce que je l’ai oubliée.
- Merci pour ces informations, je reviendrai.

Le voisin de droite de Frère Lambin était Frère Toque, il était à son tour interrogé par Frost.
« Ou étiez-vous hier soir
- Dans ma cellule, à partir de 19h30 pour prier, et je me suis couché vers 20h15
- Avez-vous entendu quelque chose ?
- Non, j’avais coupé mon appareil auditif.
- Avez-vous soufflé votre bougie au moment où vous vous êtes couché ?
- Oui, à 20h15.
- Est-ce que je peux vous l’emprunter ?
- Oui, allez-y.
- Merci, à plus tard.

L’enquêteur prit la bougie de Frère Toque et alla la comparer avec celle de Frère Lambin. Il remarqua que celle de Frère Toque était légèrement plus consumée que celle de la victime, donc elle aavait été éteinte plus tôt, entre 19h30 et 20h15.

Il resta pour l’inspecteur Frère Florent à interroger :
« Où étiez-vous hier soir entre 19h30 et 20h15 ?
- De 19h30 à 19h45 j’ai distribué les bougies à tous les moines.
- Avez-vous vu Frère Lambin ?
- Oui, il se préparait à la prière.
- Merci, restez bien dans votre cellule.

Frost pensa que Frère Florent était un suspect mais il ne savait toujours pas pourquoi la victime avait été agressée. Il décida donc d’aller à l’hôpital pour poser quelques questions à la victime s’il s’était réveillé.

Arrivé à l’hôpital, le policier déposa le couteau au laboratoire et se rendit dans la chambre de Frère Lambin. Le médecin lui dit qu’il était réveillé, qu’il avait perdu beaucoup de sang et que l’interrogatoire devrait être court.

« Bonjour, Frère Lambin. Cet homme vous a attaqué avec un couteau ?
- Oui, Monsieur.
- Pourquoi vous a-t-il attaqué ? où et comment ?
- Il m’a attaqué dans ma cellule vers 20h00 pendant que je priais mais je ne sais pas pourquoi
- Ce n’est pas grave, je vais essayer de résoudre ce mystère... enfin cette attaque, je vous le promets.
- Merci et bonne chance. »

L’enquêteur passa par le laboratoire en sortant, on lui donna les résultats de l’analyse de sang du couteau. Le sang appartenait bien à Frère Lambin, c’était donc l’arme du crime.

De retour au monastère Frost demanda au Père Einstein de réunir les quatre moines qui portaient des lunettes dans son bureau.
Frère Thomas, Frère Florent et les deux autres moines devaient montrer leurs lunettes. Ils les montrèrent tous sauf Frère Thomas qui les chercha dans ses poches.
« J’ai du les laisser dans ma cellule
- Je vais vous accompagner, » lui répondit l’inspecteur.

Dans la cellule de Frère Thomas, les deux hommes commencèrent à chercher. Frost fouilla la table de chevet et fit tomber la Bible. Celle-ci s’ouvrit et une lettre en sortit.
Discrètement l’enquêteur la lit : il avait trouvé le mobile.

Son enquête était résolue, il appela donc le commissaire pour lui dire de venir et arrêter le coupable.

Quelques instants plus tard, dans la grande salle à manger, tous les moines étaient rassemblés, le commissaire était là avec des policiers.
L’enquêteur expliqua sa déduction :
« J’ai trouvé des gouttes de sang en sortant de la cellule de Frère Lambin je les ai suivies dans le couloir, elles me menèrent à une poubelle très dissimulée du monastère. Dans celle-ci, il y avait un couteau plein de sang. Après analyse au laboratoire il s’agissait du sang de la victime, j’avais donc trouvé l’arme du crime.
Sous le lit de l’agressé, je découvris une paire de lunettes qui pouvait appartenir à quatre moines seulement. Il y avait donc quatre suspects.
J’observai que la bougie était peu consumée donc éteinte avant 20h00. Les deux seuls moines qui n’étaient pas dans leur cellule à cette heure-là étaient Frère Thomas et Frère Florent. Ils étaient de corvée de poubelle et de bougies. Ils étaient donc suspects.
Le moine qui était dans les deux groupes de suspects était Frère Thomas. C’était donc lui le coupable.
Je me demandai toujours pourquoi.
Quand en cherchant des indices dans la cellule de Frère thomas, je trouvai une lettre écrite par lui-même à sa mère : « Je ne comprends pas la décision du Père Supérieur de nommer Frère Lambin comme Frère Supérieur alors que je suis là depuis plus longtemps que lui... »
Je compris que le mobile du crime était la jalousie. Frère Thomas ne supportait pas que Frère Lambin fut nommé Frère supérieur à sa place. »

Le commissaire ordonna à ses hommes d’emmener Frère Thomas en prison.
Frost retrouva son chien dans sa voiture et rentra chez lui.

Baptiste M.