Antoine et Robin, 4ème4

(actualisé le )

Le transport infernal

« Je
suis déshonoré ! s’écria Lulli au bord de la
crise de nerfs, un bras replié sur les yeux. Je suis perdu
, humilié , déshonoré... »


Il sentait que ses nerfs étaient mis à rude épreuve.

« -
Mes musiciens sont des incapables, on ne sera jamais prêts,
et tes danseurs ?

« -
Ils sont prêts mes danseurs ! » lui disait Beauchamps.

Ce
Beauchamps, quel niais ! Il était incapable de faire quelque
chose de correct, et quel optimiste ! Il ne cessait de croire que tout
était prêt. Et ce roi qui ne se décidait jamais
 : « Côté cour », « Côté
jardin » puis finalement les Ecuries.

Il
reprit d’un ton énervé vers Beauchamps

« -
Ce temps aussi, pourquoi nous fait-il ça ?

-Le
temps est comme une loterie , lui dit Beauchamps

-Dépêchons-nous,
il faut qu’on déplace tous les instruments jusqu’aux écuries
et vite ! »


Beauchamps ne lui dit rien cette fois et il le regardait d’un air
surpris, comme si c’était la seule chose qu’il disait qui n’était
pas des divagations.

Ils
avaient commencé à déplacer les instruments.

Les
pavés étaient glissants, une pluie diluvienne s’abattait
sur les malheureux musiciens, et ils n’étaient toujours pas
prêts. Tout semblait s’arranger lorsqu’un groupe d’instruments
laissa tomber le piano forte ce qui énervait encore plus Lulli
qui ne put s’empêcher de hurler de colère envers ses
musiciens qui s’excusèrent aussitôt.

« -Qui
m’a donné des incapables pareils !

-Mais,
Monsieur, nous avons glissé, veuillez nous excuser.

-Le
ciel est contre nous, faites attention !

-Nous
essaierons monsieur... »


Ils avançaient, avançaient et arrivèrent à
une centaine de pieds des écuries. Lulli, énervé
envers tout le monde, se demandait ce qu’il pouvait encore leur arriver.
Ce ne fut pas long à arriver, les costumes des danseurs tombèrent
d’une malle sur les pavés. Beauchamps se précipita vers
les costumes et Lulli enragea de nouveau :

« -Espèces
d’imbéciles, vos bras sont aussi mous que de la guimauve ! »

Ils
ne répondirent pas sous peine de se faire encore davantage
houspiller.

Ils
arrivèrent enfin aux écuries non sans problème
et ils réussirent à mettre tous les instruments dans
les Ecuries et les danseurs purent répéter pour le spectacle
du soir.



Antoine et Robin